Adversité versus Altérité

Adversité versus Altérité

Vous entendrez souvent le Médiateur Professionnel avancer des théories sémantiques qui risquent fort de vous froisser les oreilles. Concernant la bienveillance ou l’empathie par exemple*, ou la maladresse et  l’ignorance. Il emploie des termes parfois inhabituels, dans ses conversations, et il met régulièrement des termes en opposition, notamment l’adversité versus l’altérité. A cela rien d’anormal. Chaque profession utilise un vocabulaire parfois très spécifique. Un scalpel, une clé de 12, une spatule à maroufler. Le Médiateur Professionnel son truc à lui c’est l’altérocentrage (ou l’altérité). Mais qu’est ce là ? Et pourquoi versus l’adversité ?  

L’adversité que l’on connait tous plus ou moins. Vous l’avez peut être côtoyé d’une manière ou d’une autre. L’adversité comme une expérience façon « bad trip » de la vie, dont vous ne connaissez pas vraiment les tenants et les aboutissants, d’où elle vient ni où elle vous emmène. Je l’ai vécu plus souvent qu’à mon tour. L’adversité c’est un combat.

Dans vos relations conflictuelles, vous êtes un surenchérisseur olympique, à la communication maladroite. Ignorant. Vous vous enfermez dans des limites imaginaires, en devenant fataliste. Obstiné, obsédé. Dans l’incapacité de ne pas prendre pour soi  tous les événements, ou de simplement lâcher prise. Vous cassez le lacet de votre chaussure le matin avant de partir au travail. Qu’est ce que vous vous dites ?

Dans l’adversité, vous vous résignez, vous abandonnez, pour mieux revenir en dominateur. En fait vous gérez vos rapports en force. Ca passe ou ca casse. Ca passe parfois mais rarement sans casse.

L’adversité s’offre à soi dans les accès d’émotions négatives. On se laisse déborder, submerger, aveugler, par ses propres spectres émotionnels. Ses déséquilibres intérieurs, qui font la part belle à la contrainte, au besoin d’obliger. S’obliger soi et les autres.

L’adversité qui empêche d’avancer, de voir clair.

Et puis il y a l’Altérité. Je ne ferai pas une approche historique ou philosophique de cette posture, au travers de Platon, Aristote, Montaigne ou La Boétie. Non.

Plutôt l’approche au travers d’un phénomène sociétal. L’évidente nécessité de s’aborder soi, en tant que soi, et non au regard des autres. S’accepter soi, pour comprendre et accepter l’Autre en tant qu’autre à part entière. Briser l’effet miroir dans une société qui impose l’image de l’autre.

L’altérité c’est s’accepter soi pour accueillir l’Autre avec ses différences et son propre référenciel, de vie, d’éducation, d’expériences. C’est être capable de mettre en place un système de communication basé sur l’autre en faisant abstraction de sa propre réflexion, le temps de l’écoute. Légitimer ses points de vue, ses actes, ses intentions.

Ca peut vous sembler difficile de prime abord…

Le Médiateur dans sa posture professionnelle, dans sa capacité d’écoute et de restitution, est là dans le seul but de guider chacun vers une réflexion logique, implacable, rationnelle, dénuée de toute forme d‘émotion, de bienveillance, d’empathie, (attitudes connotées de son propre référenciel).

L’Altérité est une conception qui redonne sa place à la liberté individuelle de penser, d’agir, de décider, au travers de la liberté de l’Autre. Le Médiateur Professionnel va permettre une réflexion, une implication, raisonnable, raisonnée, dans la relation. Comment vivre ensemble même si l’on n’est pas d’accord.

En altérité, on n’abandonne pas, on ne se résigne pas, on ne domine pas. On aménage. 

L’altérité, plus qu’une posture, c’est un état de l’esprit. Une culture nouvelle. Fondatrice.

Vous pourrez maintenant vous dire, quand vous entendrez un Médiateur Professionnel dans une soirée : « Tiens,… je connais, ca… ».

 

*(voir le billet Empathie, bienveillance, le contre courant du Médiateur Professionnel)

 

 

 

admin2948

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